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souvenirs d’une actrice.

mère à la cérémonie nuptiale ; M. Dizarn devait servir de père à Fild. Nous convînmes ensemble de nous occuper des préparatifs nécessaires, présumant qu’aucun des deux n’était capable de le faire. Nous roulâmes d’abord leur avoir un logement convenable, car Fild ne pouvait guère recevoir sa nouvelle épousée dans le sien, quoiqu’il ne manquât pas d’un certain luxe dans son genre, mais il portait le cachet d’originalité du possesseur. Une grande pièce entourée de divans très bas, avec des piles de coussins comme on en rencontre dans la plupart des logements en Russie, servait merveilleusement l’indolente paresse de Fild, et lui donnait l’air d’un pacha, lorsqu’il fumait une longue pipe de bois de sandal, enveloppé dans sa robe de chambre fourrée de petit-gris ; près de lui était une petite table sur laquelle se trouvaient un plateau, des carafons de rhum, et un réchaud à l’esprit-de-vin.

Les murailles étaient tapissées de porte-cigares, de pipes de tous les pays et de toutes les formes, de petits sacs à tabac turc, en cachemire, de cigares de la Havane ; tout cela était d’un très grand luxe,