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souvenirs d’une actrice.

Je vaguais à mes occupations du théâtre, je voyais mes amis et les personnes de la société auxquelles je ne voulais point renoncer. Je mettais d’ailleurs beaucoup de complaisance à lui faire des lectures ou de la musique, surtout les jours où elle recevait.

La comtesse avait dans sa maison de ville un pavillon chinois, dont les meubles, les tentures, les tableaux, avaient été apportés par des marchands de Canton, qui venaient chaque année à la foire de Makarieff. Près de ce pavillon se trouvait une magnifique serre, dans laquelle on donnait les fêtes d’hiver. Des arbres d’une assez grande hauteur semblaient y avoir pris racine et formaient de belles allées. On rencontrait à chaque pas des caisses d’orangers, des fleurs de toutes les saisons, des arbres couverts de fruits, que l’on attachait d’une manière très adroite.

Cette serre avait une assez grande dimension, et était éclairée par le haut avec des verres dépolis qui renvoyaient une lumière semblable au crépuscule du mois de juin. Aucun poêle, aucun feu, ne