maison, et à peine si elle suffira pour loger notre monde.
— C’est-à-dire, monsieur, que vous me mettez à la porte de chez moi.
— De chez vous, je l’ignore… mais cet hôtel appartient à un général, et c’est un général qui vient l’occuper : d’ailleurs il y a des salles d’asile pour les réfugiés.
— Mais, monsieur, les réfugiés sont ceux dont les habitations sont brûlées, et ce n’est pas ici le cas ; je loge dans cet hôtel depuis long-temps, et par la volonté des maîtres. La ville, il me semble, n’est point prise d’assaut et d’ailleurs ne sommes-nous pas des Français ?
— Oui, des Français russes. Pourquoi ne vous êtes-vous pas en allée ?
— Ah ! je n’aurais pas demandé mieux, et ce n’est pas pour mon plaisir que je suis demeurée. Il me parait que tout est bien changé depuis que j’ai quitté la France ; alors les hommes y étaient polis.
— Oh ! madame, on n’est pas poli en campagne,