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souvenirs d’une actrice.

était de Ficher, compositeur allemand, et tout-à-fait inédite.

On n’applaudissait point lorsque l’empereur était au théâtre, mais cette romance, que personne ne connaissait, fit une espèce de sensation. Napoléon étant à causer, ne l’avait point écoutée. Il demanda ce que c’était, et M. de Dausset, le préfet du palais, vint me dire de la recommencer. Il me prit alors une telle émotion que je sentis ma voix trembler, et je crus que je ne pourrais jamais m’en tirer. Je me remis cependant ; et dès ce moment cette romance devint tellement à la mode, qu’on ne cessait de me la faire chanter, et que le roi de Naples me la fit demander pour sa musique. C’était une romance chevaleresque, dont les paroles sont assez jolies. C’est moi qui l’ai apportée à Paris.


Un chevalier qui volait aux combats,
Par ses adieux consolait son amie,
« Au champ d’honneur l’amour guide mes pas,
Arme mon bras, ne crains rien pour ma vie.
Je reviendrai ceint d’un double laurier,
Un amant que l’amour inspire,
Du troubadour sait accorder la lyre,
Et diriger la lance du guerrier