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Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice, Tome 2, 1841.djvu/75

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souvenirs d’une actrice.

homme ; mais bientôt après ils se mirent à vociférer de nouveau.

Fort heureusement la patrouille, appelée par les voisins, parvint à les dissiper, mais Louvet ne put conserver son établissement, car de semblables scènes se renouvelèrent tous les jours.

J’appris sa mort à mon retour de Bordeaux ; cette pauvre madame Louvet était restée sans fortune. Je ne sais ce qu’elle est devenue et je ne l’ai rencontrée nulle part depuis.

Après les dévaliseurs de diligences à main armée, vinrent les compagnies de Jésus, les chauffeurs, dont on parle si peu dans les écrits que l’on publie maintenant, et qui remplacèrent les républicains exaltés dont on parle tant.

Les voleurs de diligences voulaient, disaient-ils, se dédommager de la perte de leurs biens, confisqués par la Convention ; mais la plupart cependant n’avaient rien perdu, attendu qu’ils n’avaient rien à perdre, et les chauffeurs, ni vengeance ni représailles à exercer. Ils ne voulaient autre chose que le pillage et l’incendie. Lorsqu’ils attaquaient les