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souvenirs d’une actrice.

arrangèrent à ce sujet une petite scène charmante. Ils s’étaient procuré des costumes exacts et d’une grande magnificence. M. de Vauquelin, connu par son savoir dans les langues orientales, dit à madame de Chambonas qu’il avait voulu leur servir d’interprète et d’introducteur. Il ajouta que ces illustres étrangers, ayant vu ce qu’il y avait de plus intéressant en France, n’avaient pas voulu passer aussi près de l’habitation d’une des plus jolies et des plus aimables dames, sans lui être présentés et lui offrir quelques objets rares de leur pays. C’était le jour de la fête de la marquise, et cette galanterie du vicomte de Rouhaut fut trouvée de très bon goût. La scène fut si bien amenée et si bien exécutée, que beaucoup de personnes y furent trompées, et que l’on vint me chercher dans mon pavillon pour que je pusse voir incognito les ambassadeurs ; mais je reconnus bientôt Saint-Georges dans l’ambassadeur cuivré. Ils étaient tous trois d’excellents acteurs de société.

Le soir, M. de Genlis improvisa quelques couplets. C’était le récit de ce qui s’était passé dans la journée, sur l’air de Tarare (Povero Calpigi). La