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souvenirs d’une actrice.

rées de musique, et dès ce moment il me prôna autant qu’il m’avait dépréciée auparavant.

Dans toute cette atmosphère d’éloges, je ne voyais pas celui que je cherchais ; je le découvris enfin dans un coin, causant avec le directeur. Je ne lui demandai rien, mais il me tendit la main, en me disant : « C’est bien ! » et j’avoue que cet éloge me flatta plus que les compliments qu’on venait de me prodiguer. Il n’est pas besoin de dire que dès-lors tout ce que je chantai fut applaudi. Je reçus une invitation du duc de Grammont, pour sa première soirée. Il avait appris que j’avais débuté à quinze ans au concert spirituel, que j’étais proche parente de madame Saint-Huberty, élève de Piccini ; en fallait-il davantage ?

Il eût été à souhaiter pour mon repos qu’il eût su tout cela plutôt. Une fluxion de poitrine fit craindre que je ne perdisse ma voix. Les médecins furent d’avis que je ne devais pas chanter, au moins d’une année. Ce fut cette circonstance qui me fit engager au nouveau théâtre de la rue de Richelieu, dirigé