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souvenirs d’une actrice.

Contemplez de Bayard l’abaissement auguste.

Il y avait alors une telle hiérarchie dans les théâtres du royaume, que les acteurs auraient cru déroger en jouant sur une autre scène que la leur. Le théâtre de la rue de Richelieu fut nommé d’abord théâtre du Palais-Royal. Il fit son ouverture au mois de mai 1790.

Les directeurs donnèrent aux artistes une fête brillante avant l’ouverture de la salle. Lorsque l’on vit arriver Talma, Dugazon, madame Vestris la tragédienne, et mademoiselle Desgarcins, on ne douta pas qu’ils ne se séparassent bientôt du Faubourg-Saint-Germain, car ils étaient au nombre des mécontents. Ils ne quittèrent cependant que l’année suivante. Cette fête fut donnée au nouveau théâtre ; on dansa dans la galerie des bustes et dans le grand foyer, où l’on servit un très beau souper. Les joueurs de bouillotte se réfugièrent dans le foyer des acteurs ; c’est le même qu’aujourd’hui. Il était disposé à peu de chose près comme il l’est maintenant ; on a fait disparaître seulement les deux loges du fond, pour jouir des fenêtres qui les éclairaient.