Je n’ai pas les chemises à Gorsas,
Je n’ai pas les chemises
Madame Victoire ajoutait d’un air surpris :
Avait-il des chemises, Gorsas,
Avait-il des chemises ?
— Oui, mesdames, n’en doutez pas,
Il en avait trois grises.
Mesdames le regardaient d’un air surpris :
— Ah ! Il avait des chemises, Gorsas,
Il avait des chemises.
On ajoutait que ces trois chemises lui avaient été données par le club des Cordeliers. Hélas ! lorsqu’il allait à l’échafaud, la foule impitoyable pour tous lui chantait les Chemises à Gorsas !
Quelqu’un à qui j’énumérais la liste des artistes qui composaient ce théâtre en 1790 et en 1791, et dont aucun n’existe aujourd’hui, me disait :
— Vous avez donc vécu cent ans pour avoir vu et connu tous ces gens-là ?[1]
— Non, pas tout à fait, mais les générations se
- ↑ J’étais alors fort jeune et la plupart d’entre eux étaient déjà d’un âge mûr.