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souvenirs d’une actrice.

main une montre ; Octavio remet la sienne à Fabio, et le quart-d’heure commence (je joins ici les paroles pour l’entente de la scène) :

Pardonnez, ô belle Clémentine,
Le propos que je vais tenir,
Mais je n’ai qu’un instant à vous entretenir,
Et cet instant me détermine
À risquer sans détour l’objet de mon désir :
De vous dépend le bonheur de ma vie !
J’ai pour vous le plus tendre amour,
Et je désire, hélas ! par un juste retour,
Voir votre main avec la mienne unie.
Répondez moi, je vous en prie ?
Quoi ! pas un mot, pas un seul mot ! Dieu ! quel silence !
Oh ! ciel ! que faut-il que je pense ?
Serait-ce du mépris ? Non, non. Que pourrait-ce être ?


Clémentine tourne languissamment la tête vers son tuteur.

Ah ! je le vois,
Votre tuteur vous fait la loi !
Il vous force, par sa présence,
À garder ce cruel silence.

. . . . . . . . . . . . . . .

Mais on peut tromper son adresse,
L’amour me donne le moyen
De briser l’indigne lien
Dont la contrainte à la fois blesse
L’amour et la délicatesse,