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souvenirs d’une actrice.

que disposé à s’y conformer ; mais cela ne pouvait guère se faire sans le consentement de la demoiselle, et comment l’obtenir ? comment s’entendre sans se parler ? Fabre était extrêmement lié avec le chef d’orchestre, auquel il faisait des paroles pour sa musique, et qui l’aidait de ses conseils dans ses amours. — Ne pourrais-je pas, lui dit-il un jour, entreprendre de jouer l’opéra ? j’aurais au moins l’occasion de lui parler pendant les ritournelles. — Mais, lui répondait l’autre, tu n’es pas musicien, et tu ne saurais pas tirer parti de ton peu de voix. — Tu me donnerais des leçons. — L’administration s’opposerait à tes projets ; il n’y aurait que pour un bénéfice d’acteur que cela serait possible. — Eh bien ! je prierai le premier chanteur de me laisser jouer le rôle du Magnifique dans sa représentation ; il est mon ami, il appréciera mon motif et il consentira. — Es-tu fou ? le rôle du Magnifique ! et le quart-d’heure, qui en est l’écueil ! — C’est justement sur le quart-d’heure que je compte pour expliquer à ma Clémentine mon projet ; la rose, tombant d’un côté convenu, sera le signal de son consentement.