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souvenirs d’une actrice.

en jetant une robe de chambre sur moi ; où est mon père ?

— Il est sorti depuis plus d’une heure.

Je courus à la porte et voulus descendre, mes genoux fléchissaient sous moi.

— Où voulez-vous aller, madame, vous ne trouverez pas M.  Fleury, et l’on promène des têtes jusque sous les galeries du théâtre.

J’ouvris précipitamment mon secrétaire, me rappelant que mon mari avait écrit toute la soirée : que devins-je lorsque je vis que cet écrit était un testament et des renseignements sans fin, que je ne pus même lire, tant ma vue était troublée et ma tête en feu.

J’étais folle, ma pauvre petite criait dans son berceau ; enfin, je m’échappai des mains de Marianne, et descendis les escaliers telle que j’étais. Des enfants, des femmes aussi effrayées que moi, encombraient les marches et ne pouvaient me donner aucun renseignement ; seulement on me dit que les grilles étaient fermées et que l’on tirait sur la mai-