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souvenirs d’une actrice.

sible de faire entendre la moindre raison à ces furieux : les hommes sont comme les tigres, lorsqu’ils ont senti l’odeur du sang, l’on ne peut plus les arrêter.

Il était aussi très dangereux d’être rencontré en habit militaire ; M. de Sercilly et M. D…[1] étaient renfermés avec le roi dans la salle des députés.

« — Ils seront massacrés, disait cette pauvre petite dame, s’ils traversent la place du Louvre en uniforme : mon Dieu, que faire ?

« — Nous déguiser toutes les deux en poissardes, lui dit madame Michot, et leur porter des habits bourgeois dans nos tabliers. »

Elle lui sauta au cou et se disposa à aller rue Saint-Thomas du Louvre chercher des habits pour ces deux officiers. Elle savait que M. D… ne voudrait pas quitter son ami, s’il courait quelque danger. On fit ce que l’on put pour détourner ces deux têtes exaltées d’un projet aussi dangereux, car, mal-

  1. Celui auquel s’intéressait cette jeune dame, amie de madame Michot.