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souvenirs d’une actrice.

la faveur du désordre, de parvenir jusqu’à ces Messieurs, par des corridors obscurs, et de leur faire savoir l’endroit où elles s’étaient réfugiées.

Ce fut M. de Sercilly qui vint le premier et qui fit un signe à son ami. Leur changement s’opéra sans inconvénient, mais il s’agissait de rapporter les uniformes qui auraient pu mettre sur la trace de ceux auxquels ils appartenaient. Les deux amis voulaient absolument s’y opposer. Comme on n’avait pas beaucoup de temps pour délibérer, elles s’enfuirent en les emportant. Il n’y a pas de doute que, si elles eussent été arrêtées en chemin par quelques-unes de ces horribles femmes, plus cruelles encore que les hommes, elles eussent été massacrées. La Providence veillait sur elles ! nous les vîmes revenir saines et sauves. Je courus les embrasser ; j’en pleurais de joie et je sentais mon cœur soulagé d’un grand poids. C’était une crainte de moins, il nous en restait encore assez !

J’admirais le courage de l’une de ces dames, mais je blâmais l’imprudence de l’autre, qui n’avait