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souvenirs d’une actrice.

« Et il sortit en proférant les plus effrayantes menaces.

« Tout le monde resta consterné, car on ne doutait pas qu’une dénonciation ne s’ensuivît. Quelqu’un voulut plaisanter, mais il riait du bout des lèvres. Dugazon, qui ne perd jamais sa folle gaîté, prit une cassolette remplie de parfums pour purifier les endroits où Marat avait passé. Cette plaisanterie ramena un peu de gaîté, mais notre soirée fut perdue. Nous avons chanté des romances de Garat ; mademoiselle Candeille a touché du piano admirablement, comme à son ordinaire, et le gros Lefèvre a joué de la flûte.

« Le lendemain, on criait dans tout Paris : Grande conspiration découverte par le citoyen Marat, l’ami du peuple. Grand rassemblement de Girondins et de Contre-révolutionnaires chez Talma.

« Jusqu’à présent, personne n’a encore été arrêté, mais quelle perspective pour ceux qui faisaient partie de cette réunion, et pour le maître de la maison.

« Adieu.

« L. F. »