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souvenirs d’une acrtice

ments marchaient avec une telle rapidité, que nous trouvâmes déjà les esprits changés.

Nous comptions rester quelques jours à Dunkerque, pour voir le port et la ville, dont alors le commerce était renommé. La foire de Dunkerque attirait beaucoup de marchands étrangers : nos messieurs nous proposèrent d’aller au spectacle ; mais, comme il y avait un acteur en représentation, il fut impossible de trouver des places. Ils allaient revenir sans avoir pu en obtenir, lorsque M. de Lermina, une des personnes importantes de la ville, sachant que c’était pour des dames, offrit sa loge, qui, donnant positivement sur la scène, était très en vue. Nous fîmes une espèce de toilette ; nous avions des robes de crêpe noir, c’était la mode alors, avec des écharpes jaunes qui faisaient le tour de la taille et se nommaient à la Coblentz ; nous étions coiffées d’une pointe de fichu en crêpe blanc, qui venait faire un nœud sur le côté ; j’avais arrangé cette espèce de turban sur mes cheveux et sur ceux de lady Montaigue.