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souvenirs d’une actrice.

guedoc où il végétait ainsi que mademoiselle Chon, leur sœur. Toute la parenté accourut à Toulouse, et chacun prit une part plus ou moins grande à cette fortune inespérée. Le comte d’Argicourt fut le seul qui ne voulut rien lui devoir, aussi l’appelait-on dans sa famille le comte d’Argent-court. Il resta simple officier et n’en fut que plus estimé.

Mademoiselle Chon fut placée auprès de la favorite pour lui servir de guide. Elle avait de l’esprit d’intrigue, des manières distinguées, et ne ressemblait pas en cela au reste de la famille. Elle aurait bien voulu les faire adopter à son élève, du moins en public. Mais ses conseils furent peu suivis en ce point.

Le comte Guillaume, bonhomme tout rond, comme il le disait souvent lui-même[1], avait conservé l’accent du pays dans toute sa pureté. On sait qu’après son mariage il dut quitter Paris. Il eut cependant la liberté d’y revenir au bout de quelques an-

  1. Dans les mémoires que l’on a écrits sur cette famille, on dit que le comte Guillaume avait beaucoup d’esprit. C’est une étrange erreur. Le comte Jean et Mademoiselle Chon étaient les seuls qui méritaient cette réputation.