Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
souvenirs d’une actrice.

Le comte d’Entraigues fût à Venise en 1795. Nommé secrétaire d’ambassade en Espagne, il ne quitta ce pays qu’à la paix. Il fut alors attaché à l’ambassade de Russie. Il partit pour Vienne ; mais, arrêtés sur la route, ses papiers furent saisis, et on le renferma dans la citadelle de Milan.

Napoléon, dit-on, avait trouvé dans ses papiers la preuve d’une connivence avec Pichegru dans l’affaire de Moreau. Pour constater un fait qui y était relatif, on avait besoin de la signature du comte ; il la refusa obstinément, bien qu’on eût mis sa liberté à ce prix. Cependant il trouva le moyen de s’échapper de sa prison. On soupçonna le général Kilmaine d’avoir favorisé son évasion. Le comte vint ensuite à Laybach et à Vienne en 1801.

Il était en grande intimité avec Fox, Grenville et Canning. On peut penser d’après toutes ces liaisons, s’il pouvait manquer d’être entouré de gens intéressés à épier ses moindres démarches, et à pénétrer ses secrets en corrompant ses domestiques ; c’est ce qui arriva pour ce misérable Lorenzo, qui attenta aux jours de ses maîtres afin de cacher sa tra-