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souvenirs d’une actrice.

malin, que je me mis à rire comme une folle, et dès ce moment, la confiance s’établit entre nous. Ma belle-mère lui raconta qu’on avait persuadé à ce pauvre M.  de Lacase, qu’il avait séduit cette jeune personne (qui du reste était fort jolie), que pour l’acquit de sa conscience, il devait l’épouser ; et qu’il s’y était prêté de la meilleure grâce du monde, malgré les conseils de ses amis et l’opposition de ses parents. Mais comme il était bien d’âge à savoir la sottise qu’il faisait, on avait fini par en rire.

« Toutes les réparties de M.  de Rolin, toutes ses remarques étaient d’une finesse et d’une originalité charmantes. Enfin, cette soirée où nous croyions nous ennuyer à mourir, a été une des plus gaies que nous ayons passées depuis votre départ.

« M.  de Savoie a été présenté dans les premières maisons de la ville ; mais autant qu’il le peut, il passe ses soirées avec nous, ainsi que M.  de Catelan[1] ; il doit bien, dit-il, cette reconnaissance à

  1. M. de Catelan, depuis pair de France, avocat-général au Parlement de Toulouse, fut un des premiers qui protesta contre l’impôt. Lorsqu’il fut envoyé au château de Lourdes, le peuple détela sa voiture pour l’empêcher de partir. Il fut obligé de haran-