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CH. IX. NOUVEAU PRINCIPE DE GOUVERNEMENT.

Solon l’accorda à tout citoyen[1]. Encore une règle du vieux droit patriarcal qui disparaissait.

Ainsi à Athènes, comme à Rome, le droit commençait à se transformer. Pour un nouvel état social il naissait un droit nouveau. Les croyances, les mœurs, les institutions s’étant modifiées, les lois qui auparavant avaient paru justes et bonnes, cessaient de le paraître, et peu à peu elles étaient effacées.


CHAPITRE IX.

NOUVEAU PRINCIPE DE GOUVERNEMENT ; L’INTÉRÊT PUBLIC ET LE SUFFRAGE.

La révolution qui renversa la domination de la classe sacerdotale et éleva la classe inférieure au niveau des anciens chefs des gentes, marqua le commencement d’une période nouvelle dans l’histoire des cités. Une sorte de renouvellement social s’accomplit. Ce n’était pas seulement une classe d’hommes qui remplaçait une autre classe au pouvoir. C’étaient les vieux principes qui étaient mis de côté, et des règles nouvelles qui allaient gouverner les sociétés humaines.

Il est vrai que la cité conserva les formes extérieures qu’elle avait eues dans l’époque précédente. Le régime républicain subsista ; les magistrats gardèrent presque partout leurs anciens noms ; Athènes eut encore ses archontes et Rome ses consuls. Rien ne fut changé non plus aux cérémonies de la religion publique ; les repas du prytanée, les sacrifices au commencement de l’assemblée, les auspices et les prières, tout cela fut conservé. Il est assez ordinaire à l’homme, lorsqu’il rejette de

  1. Plutarque, Solon, 18.