être agnats entre eux que si, en remontant toujours de mâle en mâle, ils se trouvaient avoir des ancêtres communs[1]. La règle pour l’agnation était donc la même que pour le culte. Il y avait entre ces deux choses un rapport manifeste. L’agnation n’était autre chose que la parenté telle que la religion l’avait établie à l’origine.
Pour rendre cette vérité plus claire, traçons le tableau d’une famille romaine.
L. Cornelius Scipio, mort vers 250 avant Jésus-Christ. | |||||||
Publius Scipio | Cn. Scipio | ||||||
Luc. Scipio Asiaticus | P. Scipio Africanus | P. Scipio Nasica | |||||
Luc. Scipio Asiat. | P. Scipio | Cornélie ép. de Sempr. Gracchus | P. Scip. Nasica | ||||
Scipio Asiaticus | Scipio Æmilianus | Tib. Sempr. Gracchus | P. Scip. Serapio |
Dans ce tableau, la cinquième génération, qui vivait vers l’an 140 avant Jésus-Christ, est représentée par quatre personnages. Étaient-ils tous parents entre eux ? Ils le seraient d’après nos idées modernes ; ils ne l’étaient pas tous dans l’opinion des Romains. Examinons en effet s’ils avaient le même culte domestique, c’est-à-dire s’ils faisaient les offrandes aux mêmes ancêtres. Supposons le troisième Scipio Asiaticus, qui reste seul de sa branche, offrant au jour marqué le repas funèbre ; en remontant de mâle en mâle, il trouve pour troisième ancêtre Publius Scipio. De même Scipion Émilien, faisant son sacrifice, rencontrera dans la série de ses ascendants ce même Publius Scipio. Donc Scipio Asiaticus et Scipion Émilien sont parents entre eux ; chez les Hindous on les appellerait sapindas.
- ↑ Gaius, I, 156 ; III, 10. Ulpien, 26. Instit. de Justinien, III, 2 ; III, 5.
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