Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/122

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ne peut résulter aucune espèce d’inconvénient de, l’existence de cette rabaissée, il y a lieu d’espérer de la justice et de l’équité de Mgr qu’ils seront déboutés de leur demande.

Un fait constant et qui ne peut être révoqué en doute, c’est que le comparant n’a pas fait un nouvel œuvre ; il y a eu de tout temps une rabaissée dans l’emplacement ou il l’a rebâtie aujourd’hui ; les propriétaires de la maison qu’il habite ont toujours joui d’une rabaissée en cet endroit ; le comparant n’a fait que la relever, la rendre un peu plus commode ; comment concilier, dans cette circonstance, le langage actuel de cette partie de la communauté avec son silence depuis longtemps ; si cette rabaissée porte un si grand préjudice, pourquoi ne se sont-ils pas pourvus plus tôt pour la faire démolir? pourquoi les offusque-t-elle seulement depuis que le comparant la possédé, et comment pourrait-elle porter préjudice à la communauté dans ce moment puisqu’elle ne lui en a pas porté depuis le temps qu’elle existe? Le terrain sur lequel elle est située est spatieux et vaste, il n’est d’aucune utilité à la communauté, elle n’en tire aucun parti, ce n’est ni l’endroit du marché, ni la route ; c’est un terrain absolument abandonné dont la communauté ne peut tirer aucune espèce d’avantage. S’il était vrai que cette rabaissée portât préjudice, cette partie de la communauté qui en poursuit la destruction aurait dû spécifier comment et en quoi ; mais dans l’impossibilité de le caractériser, elle se contente de dire vaguement que cela porte préjudice, ce qui prouve la fausseté de son allégation.

On insiste en disant que cette rabaissée porte atteinte aux droits de la communauté en favorisant d’autres particuliers à suivre ses traces. Ce nouveau moyen est aussi absurde qu’il est contraire à ce qui se pratique ; il est en effet d’un usage ancien et constant dans le village de Gérardmer, que chaque propriétaire de maison, possède à sa proximité une rabaissée sur le communal, il est sans exagération (on le porte en fait) plus de cinquante particuliers qui en jouissent paisiblement, sans jamais avoir été inquiétés, et qu’on laisse tranquils (sic).

Par quelle fatalité arrive-t-il que le comparant est le seul poursuivi, c’est cependant un citoyen qui doit mériter la reconnaissance de sa communauté ; il fait un commerce assez étendu ; il procure à ses cohabitants la vente de leurs denrées en les conduisant chez l’étranger ; il est de notoriété que la famille Paxion fait un commerce de plus de cinq cent mille livres par année, et c’est contre cet homme que l’on s’acharne, on ne veut pas qu’il ait une rabaissée, et on en