Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/142

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D. Coutret, maire de Gérardmer ; V. Viry ; D. Cugnin ; J. Mourel et V.-J. Martin, commis audict lieu. En la prière et requeste des juriez (jurés) et des habitans, ils se sont transportez sur les lieux ou sont les Bambois, pour les visiter et les mieux aborner qu’ils n’ont esté précédemment, afin de les mieux garder que l’on n’a faict du passé.

Ces Bambois étaient situés à La Croisette, Xonrupt, au Surceneux-de-la-Ville, à La Peute-Goutte, à l’Envers-de-l’Estang, à La creuse, à Chacou, aux Poncés, Derrière la mer, au Béliard.

Le procès-verbal d’abornement se termine ainsi :

Et pour ceulx qui ont des héritaiges qui sont enclavez dedans les dictz bambois, qu’il se trouve estre grandement nédessaire d’y avoir du bois pour la closture de leurs dictz héritaiges, il leur en sera libvrer (livré) à leur frais par les hommes qui en auront la charge, au meilleur mesnage[1] (de la meilleure manière) qu’il leur sera possible, et ne sera permis aux destenteurs des susdictes pièces d’en prendre autrement non plus que les autres sur peines (sous peine) d’en encourir telle amende et interrest (dommages et intérêts), que les autres.

Le document que nous venons d’analyser est un des plus anciens de la municipalité de Gérardmer ; il établit d’une façon formelle l’existence des forêts communales.

Ces forêts furent abornées définitivement par le gruyer d’Arches (1629), qui constate, en maints endroits, que les rapailles « sont très belles ».

Semblables opérations de reconnaissance et d’abornement eurent lieu en 1703 par la municipalité et les gruyers. Il fut, à ce propos, prescrit aux habitants de Gérardmer d’établir une « tranchée et de marquer les bois, de distance en distance », pour faciliter la reconnaissance des bornes séparatives.

Trente-sept ans plus tard (1740), les habitants de Gérardmer

  1. Mesnage ici à le sens de verbe ménager, faire des dépenses aussi petites que possible.