Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/153

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de Gérardmer et les officiers de la gruerie de Bruyères[1]. Ces derniers faisaient des procès et infligeaient des amendes « très grosses, pour de petits bois rabougris de la grosseur de lattes, ou pour des traîneaux pris en haut de la côte pour descendre plus facilement avec chariot dans le village. »

Le garde-marteau, André, ne faisait la marque des affouages que quand bon lui semblait ; aussi les habitants durent-ils se pourvoir auprès de Humbert de Girecourt, commissaire général, réformateur des Eaux et Forêts, à Épinal, qui leur donna gain de cause. Il ordonna aux officiers de la gruerie de Bruyères de marquer, dans la huitaine, les affouages des habitants de Gérardmer (1704)[2].

Le sieur André, on le conçoit aisément, fut vexé de cette décision, et quand les maire et jurés lui en donnèrent une copie, « il la cassa en plusieurs pièces, apparemment par un mépris formel ». Toutefois, il se rendit à la montagne avec les autres officiers de la gruerie ; mais malgré les prières de ces derniers, jointes à celles des habitants de la montagne, présents en grand nombre, il ne voulut pas marquer de bois de chauffage.

Devant ce mauvais vouloir manifeste, les habitants de Gérardmer se refusèrent à payer le droit d’usage. Ils proposèrent, dans leur procès-verbal du 27 Octobre 1704, de demander au sieur André des dommages-intérêts, pour leurs journées perdues en Juillet-Octobre, et pour leur manque de bois à la veille de l’hiver.

Ils s’adressèrent de nouveau à la Chambre des Comptes qui, par son arrêt du 22 Décembre 1704, maintint les habitants dans leur droit d’affouage et leur accorda 15 cordes de bois par ménage, au lieu de 12, avec le bois nécessaire pour clore leurs héritages et édifier leurs bâtiments, « quand il s’agit d’une maison entière ». Dans ce dernier cas la charge

  1. À rapprocher ce passage avec celui qui concerne la fête patronale à la chapelle de Longemer.
  2. Archives communales, D.D.III.