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dans les terrains vagues : c’était ce qu’on appelait essarter. Les terrains ainsi préparés étaient mis en état de culture et entourés de petits murs de pierres ou enclos de jeunes arbres : c’étaient les essarts. Ce mot essarts, comme nous l’avons vu précédemment se retrouve dans un grand nombre de noms de lieux du pays ; ainsi Xard-Pierrat, Xettes, Xetté.

Dans la suite, le nombre de ces terrains clos ayant augmenté, considérablement, le pâturage des bestiaux en fut gêné ; la commune interdit l’établissement de nouveaux essarts sans soumission préalable à la salle communale et elle fit enregistrer ceux qui existaient[1].

En 1780, il y avait 725 individus possédant 1.218 essarts reconnus, pour lesquels ils avaient soumissionné.

Il y eut plusieurs fois des réclamations de la communauté contre ceux qui établissaient de ces essarts ; ainsi en 1785 les nommés Gaspard et Tisserant s’avisèrent de construire de nouveau un essart au milieu « d’un coteau où le bétail passe et repasse ». L’année suivante, un nommé C. Pierrat se rendit coupable du même méfait ; en 1788, ce fut un cultivateur de Xonrupt, qui s’avisa « de labourer et fermer un essart sur le terrain communal, en un lieu visiblement préjudiciable et absolument nuisible au passage et parcours des bestiaux du canton. »

Ces particuliers durent ouvrir les propriétés qu’ils avaient anticipées, et laisser le parcours libre au bétail.

Administration municipale

  1. Délibération prise par les maire, syndic et jurés en 1767. Les terrains essartés s’appelaient aussi fouilles ou fouilliee.