Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/195

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qu’il était épuisé, se mit immédiatement en devoir de fournir son contingent.

Nous regrettons d’avoir à signaler qu’à Gérardmer Krantz et Jacques, désignés comme commissaires, rencontrèrent une grande résistance. Ils furent insultés et menacés ; la masse des citoyens était bonne, mais elle était égarée par des agitateurs malveillants. Les jeunes garçons de Gérardmer avaient émis la prétention de faire concourir les hommes mariés à la formation des bataillons, ce qui était contraire à la loi, d’autant plus que Gérardmer comptait 120 garçons et qu’il ne fallait que 19 volontaires pour le canton.

Le Directoire, en applaudissant au patriotisme et à la noble énergie que les garçons du district de Bruyères, bien différents de ceux de Gérardmer, avaient manifestés en se soumettant à la réquisition, les cita comme exemple ; puis il fit placarder une proclamation dans laquelle on lisait :

Le Comité est surpris de voir qu’il n’y a pas un garçon à Gérardmer sur lequel la voix de la patrie est assez pressante pour le déterminer à marcher à son secours.

La proclamation se terminait par ces mots :

On se rappelle avec attendrissement les preuves multipliées de patriotisme que la commune de Gérardmer a montrées dans les précédentes levées, et on aime à se persuader qu’on n’aura pas à gémir sur un moment d’erreur.

Les jeunes gens de Gérardmer se rendirent à cet appel si pressant et continuèrent à soutenir la réputation de bravoure de leurs compatriotes.

Ce moment d’hésitation n’a rien de trop surprenant quand on examine le faix énorme des charges militaires supportées à cette époque par la communauté. Les réquisitions de chevaux et voitures avec conducteurs (surtout