Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/222

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les habitants de Gérardmer de porter leurs morts à Gerbepaulx (1542).

Un des plus curieux parmi ces anciens documents est une ordonnance du prévôt d’Arches, Vaubert Desprès, donnée à Vagney le 18 Septembre 1586 ; cet officier, avisé que des vagabonds sans moyens d’existence ne cessaient d’intenter, sans motifs suffisants, des actions devant la justice de Gérardmer, ordonne au maire du dit lieu de ne recevoir à l’avenir en justice que des gens pouvant faire face aux frais et condamnations du procès en fournissant caution.

Nous donnons en note le texte de ce document qui complétera ce que nous avons dit dans le chapitre précédent au sujet de l’exercice de la justice à Gérardmer[1].

On comprend que pendant les xvie et xviie siècles il y ait eu à Gérardmer peu de personnes pour savoir lire

  1. Le prévôt d’Arches ayant « receu advertissement qu’au lieu de Gérardmer y a plusieurs hommes comme vagabonds et autres, menant une prodigalité, tellement que, par telle fréquence et continuation, se treuvent constitués et réduicts en pauvreté et du tout despouillés de moyens, néanmoins et sans que telle dissolution les corrige nullement, ne délaissent à susciter disputes et actions sur bien petit et léger fondement, et pour ce en entrer en justice, sy que de ce n’en peut reyssir que une peine et travail pour les mayeurs et gens de la justice du dit Gérardmer, qui n’osent faillir leur administrer justice. » –  Ce qui a pour résultat de priver les seigneurs de leur part d’amendes et de frustrer les parties gagnantes ; – « pour à quoy proveoir et remédier… iceluy Sr Prévost a ordonné, et par ce présent acte ordonne à honneste homme Gérard Thomas dudit Gérardmer, cejourd’huy, créé maieur (maire) audit lieu, que pendant le temps de son office il n’ait à recevoir aucune personne en justice, moins les oyr en contestation s’ils n’ont moyens pour s’acquitter… et… qu’au préalable ils aient à fournir promptement bonne et solvable caution… ; – « ce que se fera et observera à l’advenir à peine de s’en prendre aux maieurs et les contraindre à payer pour ceux qu’ils recevront en justice sans moyen ou caution… – Donné à Vagney le 18 Septembre 1586, présents et témoins Valentin Viry, Demengeon Potin, Jean Perrin et Gérard Jean Gérard, tous dudit Gérardmer ». Nous avons trouvé ce document dans des papiers non classés. Nous en devons l’analyse au savant archiviste départemental M. Chevreux. En maintes circonstances nous avons eu recours aux connaissances spéciales et à l’obligeance de M. Chevreux ; il a bien voulu, pour ce travail, nous aider de ses conseils compétents et relire notre manuscrit. Qu’il nous permette de lui adresser ici l’expression de nos plus vifs remerciements. L. G.