Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/270

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municipale du 1er Frimaire an V, dit de plus que « parmi les tissiers, il n’y en a pas un qui exerce cette profession dans d’autres tems que le milieu de l’hiver. Les femmes filent leur chanvre, le font travailler en toile ; à l’approche de l’été, cette partie (le tissage de la toile) est abandonnée. »

Les temps sont bien changés! Le rôle considérable qu’ont joué, dans la fortune de Gérardmer, la fabrication et le commerce des toiles, la place de premier rang que l’industrie textile y occupe actuellement, nous font un devoir de relater, dans ses grandes lignes, le développement remarquable de cette industrie locale.

Dès 1817, plusieurs personnes s’occupèrent activement du commerce de toile ; il faut citer, parmi les plus marquantes, Viry-Paxion ; Marie-Catherine Cuny (dite Catain Cuny) et les époux François Thiébaut. Après le départ de Victor, fils de Viry-Paxion, qui alla s’installer à Bruyères, et le décès de Marie-Catherine Cuny, il ne resta plus à Gérardmer, pour faire le commerce de toiles sérieusement, que les époux Thiébaut, dont la fille Virginie reprit la suite des affaires. Elle épousa, en 1832, J.-B. Garnier, et leur maison de commerce acquit bientôt une grande importance sous le nom de J.-B. Garnier-Thiébaut.

À cette époque la fabrication des toiles était fort difficile à Gérardmer. Il fallait acheter, sur place ou à Bruyères, une grande quantité de petits paquets de fil de lin, filé au tour ou au rouet, dont quelques-uns ne pesaient pas plus de 250 grammes ; pour avoir dans une pièce de toile des tissus de même finesse, on était obligé de tirer les fils et de les assembler par grosseurs, ce qui prenait beaucoup de temps.

Ce fut J.-B. Garnier-Thiébaut qui le premier, en 1836, introduisit à Gérardmer les fils filés mécaniquement[1]

  1. Filatures de Schlumberger (Alsace) – Feray (Essonnes), etc.