Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/296

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J’ireu bé n’èwesti, tot ô zeuchan dô lèye ;
Po vo fare in boquè, et po to lô far vô
Que j’sè bé qu’ c’o vot’ fête ènèye.
Je n’la jèmâ rélie ; vo l’voyin bé n’oho.
J’préhe tro déjo inoq’ slè
Qué son ène occasion si bolle
De v’ pezotè mo cœur, ô vo d’nan in boquè.
Sai-j’, se’ lir’ to po li, s’o voure bé lo pôre?
Vo pôré bé dé fiô ; mê mo cceur n’o mi môre,
Pi qu’ço po vo qu’é bet ; vo n’sô fih jema.
J’vouréye qu’é vo piéhesse inoq’ lo vin mi piâ.
Evo l’èoue, torto èjôle ;
L’ pi jot fiô n’on qu’en sohon.
Pernè mo cceur et vo vôron :
Lcs éoués n’y fron ré. J’vî èhèyiè en’ foué
Po vô s’ro prehie pih aq’ qué n’dir mi to coue.

Pour Cicile

Cécile, Dieu vous garde. J’ai été vers les cinq heures
Faire un tour dans notre jardin,
Chercher des fleurs ou bien des poires ;
Mais certes il n’y en avait point.
J’étais bien empressé, tout en sortant du lit ;
Pour vous faire un bouquet, et par là vous faire voir
Que je sais bien que c’est votre fête aujourd’hui.
Je ne l’ai jamais oublié ; vous le vîtes bien hier soir.
Je prise (j’aime) trop des jours comme ceux-là
Qui sont une occasion si belle
De vous présenter mon coeur, en vous donnant un bouquet.
Sais-je, s’il était tout seul, si vous voudriez le prendre ?
Vous prendriez bien des fleurs ; mais mon coeur n’est pas moindre (en valeur),
Puisque c’est pour vous qu’il bat ; vous n’en êtes dehors jamais
Je voudrais qu’il vous plût ainsi que le vôtre me plaît.
Avec l’hiver, tout gèle ;
Les plus belles fleurs n’ont qu’une saison.
Prenez mon coeur et vous verrez :
Les hivers n’y feront rien. Je veux essayer une fois
Pour voir si vous prisez plus quelque chose qui ne dure pas toujours.

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