Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/299

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du montagnard n’est que le souvenir du so, so celtique ou du sou, sou grec.

Louis Jouve prétend que ce cri aurait une origine plus moderne. Il raconte, à ce propos, qu’en 1842 le roi Frédéric-Guillaume vint visiter le Spreewald ; des centaines de barques et de canots pavoisés l’accompagnèrent dans son excursion. Après s’être arrêtée sous un chêne, Sa Majesté prussienne poussa le cri wende Iuchuchu, qui, prononcé à l’allemande, est identique au nôtre.

Nous ne nous chargerons pas de mettre d’accord les érudits ; ce qu’il y a de certain, c’est que depuis des générations et des générations les Gérômois se sont transmis leur cri, et que, pendant de longues années encore, les échos d’alentour, de Ramberchamp au Faing-des-Meules, rediront le joyeux Tiou hi hie[1]!

Lè Semptremèye

La fête patronale de Gérardmer ramène chaque année une animation de plus en plus considérable.

Les Nancéiens ont leur foire qui dure un mois ; les habitants de Lyon et du centre ont la vogue ; seuls, les Gérômois possèdent la Semptremèye.

Voici le sens de cette locution locale ; il y a bientôt neuf siècles, l’ermite Bilon édifia auprès du lac de Longemer une chapelle placée sous le vocable des saints Barthélemy et Gérard.

Notre ville prit pour patrons les deux saints choisis par le pieux solitaire ; en patois local la Saint-Barthélemy se prononce lè Saint-Bathremèye, d’où l’on a fait, par corruption, lè Semptremèye.

  1. Gérardmer-Saison, journal local, 9. Louis Dulac.