Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/300

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Lè Semptremèye fut toujours une fête impatiemment attendue par l’habitant de la montagne et les ouvriers d’usine qui, pendant le mois d’Août, redoublent d’activité afin de pouvoir festoyer.

Autrefois, le montagnard ne mangeait de la viande et ne buvait du vin qu’à la Semptremèye ; c’était bombance une fois l’an ; après on reprenait le régime habituel d’une frugalité toute spartiate.

Il n’y a guère plus d’une vingtaine d’années que les places du Marché et du Tilleul sont remplies, lors de la fête patronale, de baraques nombreuses et variées offrant au public des attractions sans cesse renouvelées ; on n’y voyait pas de ces carrousels étincelants, de ces théâtres forains où l’on vend à bon marché « gaîté et joyeuseté. »

Les goûts étaient plus modestes, on faisait moins de bruit ; en revanche on riait davantage en famille. Les costumes étaient simples comme les mœurs ; les jeunes gens portaient la blouse, un chapeau de feutre à larges bords et de gros souliers ferrés ; les jeunes filles étaient vêtues du jupon de Calamende et coiffées de frais bonnets bien blancs et proprets.

Après la grand’messe, religieusement entendue, les jeunes couples se dirigeaient joyeux vers l’unique bal de la fête. Et les jambes de se trémousser avec cet entrain, ce plaisir de la danse inné chez le montagnard.

Pendant que les couples s’enlaçaient, les papas jouaient aux cartes dans le cabaret voisin et trinquaient amicalement ; les mamans, debout autour des danseuses, se rappelaient leur jeune temps, et parfois ne dédaignaient pas de faire une valse avec leurs fils.

Entre deux danses les jeunes gars conduisaient leurs promises faire quelques tours sur les chevaux de bois, les délices des amoureux aussi bien que des enfants. Ils ne manquaient pas non plus de les conduire aux jeux de