Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/308

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Concile de Nantes (658), il est ordonné aux évêques de faire arracher et brûler les arbres que les peuples adorent, et pour lesquels ils ont une telle vénération qu’ils n’en oseraient couper la moindre branche.

Parfois on n’osait arracher ou brûler l’arbre sacré ; l’Église se l’appropriait en y plaçant l’image d’un saint vénéré dans la région.

À Gérardmer, il existe plusieurs de ces saints placés sur des arbres ; il y a un saint Antoine sur un sapin à l’ancien Écho Saint-Antoine (sur la nouvelle route de Sapois) ; un saint Nicolas sur un sapin à gauche de la vieille route de Saint-Dié. Il s’en trouve un troisième à la Basse-des-Rupts, près du chemin qui redescend au ruisseau.

Les chapelles de l’endroit ont des arbres à leur côté ; telles sont les chapelles de la Trinité et de Saint-Florent, entourées de tilleuls séculaires.

Dans presque toutes les communes vosgiennes, c’est avec des branches que l’on orne les façades des maisons le jour de la Fête-Dieu[1].

Un certain nombre de fêtes populaires qui coïncident avec les fêtes catholiques, sont accompagnées de pratiques païennes.

Une des plus curieuses est le pèlerinage à sainte Sabine (29 Août).

Dans la forêt de Fossard (Remiremont), non loin du menhir de Kerlinkin, se trouve la source de sainte Sabine dont on disait :

La source de sainte Sabine
De tout mal affine.

Elle guérit les ulcères, les abcès ; il suffisait de les piquer avec une épingle que l’on jetait dans le bassin de la source.

  1. À Gérardmer, on les appelle des massüe.