Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/307

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il faut y suspendre un morceau de drap noir, sinon les abeilles s’en iraient au bout de 9 jours.

– Si les futurs conjoints assistent à la messe quand on y fait, au prône, les publications de leurs bans, leurs enfants seront morveux et baveux.

– Après la bénédiction nuptiale, celui des deux époux qui se lève le premier sera le maître du ménage.

– Lorsqu’un coq a mangé du pain bénit, il devient enragé.

– Si on est 13 à table, un des 13 doit mourir dans l’année.

– Un œuf du Vendredi-Saint jeté dans un incendie l’arrête aussitôt, si l’incendie a été allumé par le feu du ciel.

– Si on tue un cochon le jour du Vendredi-Saint, cela porte malheur.

– Si on entreprend un voyage le vendredi, on aura des accidents en route.

– C’est faire souffrir les âmes du Purgatoire que de laisser bouillir l’eau sur le feu ; aussi met-on dans cette eau un légume ou un bout de bois.

– Soulever la paupière supérieure et la renverser, c’est faire pleurer la Sainte Vierge.

La plupart des coutumes et des pratiques que nous venons de citer, sont des restes du paganisme comme le dit excellemment le docteur A. Fournier[1].

L’imagination de nos aïeux a peuplé, en effet, les vastes forêts qui couvraient le sol, d’esprits qui étaient des êtres farouches, noirs, hideux, vrais diables, qui personnifiaient la vie sauvage ; ou bien des êtres aux formes les plus variées, les plus gracieuses qui, dans les clairières et les futaies, menaient joyeuse vie.

Le culte de l’Arbre, si vulgarisé en Gaule par le druidisme, persista pendant des siècles après l’établissement du Christianisme. Le Concile d’Auxerre (598), défendit aux fidèles « de rendre leurs vœux dans les haies, auprès des arbres ou sur les fontaines… » Plus tard, au

  1. Vieilles traditions. Ouvrage cité.