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Page:Gérard - Correspondance choisie de Gœthe et Schiller, 1877.djvu/50

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en tout cas, c’est que le poëte seul est vraiment homme ; le philosophe n’est, auprès de lui, qu’une caricature.

Je suis bien impatient, est-il besoin de vous le dire, de savoir ce que vous direz de ma métaphysique du beau. Comme le beau est l’expression de l’homme tout entier, mon analyse du beau est l’expression de ma nature personnelle tout entière et j’ai le plus grand intérêt à savoir comment cette nature s’accorde avec la vôtre.

Votre venue ici sera pour moi une source d’aliments pour le cœur et l’esprit. Je suis surtout désireux de goûter en commun avec vous certaines œuvres poétiques.

Vous m’avez promis de me faire entendre, à l’occasion, vos épigrammes. Ce serait une grande joie pour moi si vous me faisiez cette lecture pendant votre séjour à Iéna ; car je ne sais trop quand je pourrai aller à Weimar.

Faites à Meyer mes compliments les plus amicaux. Tout le monde, chez nous, se réjouit de votre prochaine arrivée à tous deux ; mais personne plus que

Votre sincère admirateur et ami.
Schiller.

Au moment de fermer ma lettre, je reçois la suite tant désirée de Wilhelm Meister. Mille fois merci.

14.

Lettre de Schiller. Il apprécie le quatrième livre du Wilhelm Meister.
Iéna, le 21 février 1795.

Voici, selon votre désir, le quatrième livre de votre roman. Partout où j’ai trouvé quelque difficulté, j’ai fait un trait à la marge. Vous en trouverez sans peine le sens ; si vous ne le trouvez pas, vous n’y perdrez pas grand’chose.

J’ai une observation particulièrement importante à vous faire, au sujet du présent en argent que Wilhelm reçoit et