heures. Il en était de même à peu près dans le Sundgau, hormis que le repas principal était fixé à onze heures.
Le pays de Belfort déjeunait de bon matin, dînait entre onze heures et midi, et soupait le soir à sept heures.
Dans la région du vignoble, les repas étaient plus nombreux que partout ailleurs : déjeuner à six heures, dîner à onze, goûter à trois, souper à sept, sans préjudice de quelques coups de dent intermédiaires.
Les maisons religieuses avaient leur régime propre, réglé sur les exigences de leurs exercices spirituels. Communément, l’on y dînait vers onze heures, et l’on soupait vers six heures. Cependant les Franciscains de Thann, au rapport de Jean Paulli, soupaient à quatre heures au seizième siècle ; ils devaient donc avoir leur dîner dès neuf ou dix heures du matin.
C’est ici le lieu, je crois, de dire un mot de la coutume qui avait assigné, anciennement, certains jours pour la consommation de mets déterminés. Le retour périodique et sériaire des mêmes plats surtout dans le domaine de la vie familiale, est une règle à peu près universelle qui a son origine et sa justification dans les idées d’économie aussi bien que dans la sécheresse du programme des ressources alimentaires d’autrefois. — L’archiâtre Maugue avait déjà remarqué, à la fin du dix-septième siècle, que la table du bourgeois de Strasbourg était soumise à une pareille loi, et il nous a laissé le détail du menu en légumes le plus généralement usité alors pour chaque jour de la semaine. — Selon les saisons et quelques caprices accidentels, il pouvait offrir des variantes, mais elles étaient peu importantes, et à ses yeux la règle avait un caractère de certitude et d’autorité qui lui a permis de la classer parmi les usages fixes et souverains. La voici : lundi, des schnitz ; mardi, des navets ; mercredi, fèves ou pois ; jeudi, riz ou orge ; vendredi, des épinards et à leur défaut des haricots ; samedi, des lentilles ; dimanche, de la choucroute[1]. —
- ↑ Maugue, Histoire naturelle de la province d’Alsace. Mss., t. Ier, p. 128.