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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/135

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Je les observai jusqu’à la nuit sans qu’elles quittassent leurs demeures, et, quand les premières lueurs me permirent de voir jusque-là, elles y étaient encore.

Ce ne fut qu’au moment où je me levai pour rentrer sous ma tente que le mâle donna l’éveil en frappant du pied, et que les gazelles quittèrent leurs reposées en s’étirant comme des paresseuses trop tôt éveillées.

Ne voulant point troubler ces pauvres bêtes, je m’éloignai en suivant une direction opposée et pus les voir longtemps immobiles à la même place.

Cette observation, que j’ai pu renouveler depuis, m’a donné la certitude que la gazelle dormait la nuit, de peur de rencontrer des animaux nuisibles sur son chemin ; et ce qui prouve qu’il n’y a pas d’autre raison à cette habitude, c’est que ses demeures, au lieu d’être cachées comme celles des autres animaux, se trouvent toujours soit sur un plateau, soit sur un versant parfaitement découvert, afin d’éviter toute surprise.

Sans rien affirmer sur la gazelle du désert, je crois qu’elle doit se garder de la même manière ; car, dans les premiers jours du siège de Zatcha, en 1849, j’en ai vu qui venaient, tous les matins à la pointe du jour, et tous les