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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/144

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Le président du club invite son voisin de droite à se servir ; celui-ci touche le plat du bout des doigts de la main droite, qu’il porte à ses lèvres, en disant : J’en ai assez. Tous les convives imitent son exemple, et se rejettent sur le couscoussou et les dattes qui entourent le plat d’honneur. Puis on chante à tue-tête, en s’accompagnant des mains et du tam-tam, les exploits passés, présents et à venir, et la pipe fait le reste.

Le club se réunit le lendemain, le surlendemain et tous les jours de même jusqu’à ce que les voisins se plaignent du tapage que font les hatcheichia pendant la nuit, de l’infection insupportable qu’exhale le porc-épic passé à l’état de putréfaction complète, jusqu’à ce qu’enfin la police intervienne pour mettre à la porte la chasse et les chasseurs, qui s’en vont ouvrir ailleurs leurs séances.

À propos du porc-épic, je suis bien aise de rappeler ici un fait dont j’ai été témoin et qui vient à l’appui de ce que j’ai dit au chapitre de l’hyène. Ayant rencontré un jour une troupe d’hatcheichia assiégeant un terrier, je mis pied à terre pour assister au dénoûment.

Après plusieurs heures d’un travail acharné, une hyène fut prise et tirée dehors par un