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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/145

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enfant de douze ans, qui avait logé deux pieds de sa lance dans le corps de l’animal.

Des chasseurs européens eussent été fiers de ce résultat ; les hatcheichia en furent mécontents et humiliés : mécontents, parce qu’à leurs yeux c’était un mauvais augure, et humiliés, parce que les Arabes des environs qui étaient venus assister à leurs travaux les accablèrent de toutes sortes de mauvaises plaisanteries.

Il va sans dire que l’anima] fut laissé sur le terrain pour servir de pâture à ses pareils, et que les chasseurs quittèrent le pays pour se soustraire aux invectives des Arabes et chercher ailleurs des réduits mieux fréquentés.

Comme ils ne font que deux ou trois campagnes par an, afin de se tenir eux et leurs chiens en haleine, les hatcheichia chassent les hérissons. Quand le ciel est serein et la lune bonne, ils partent de Constantine dans l’après-midi avec quelques couples de griffons, et ils vont battre la plaine toute la nuit. Dès qu’un chien rencontre la voie du hérisson, il se récrie et est rallié par les autres, qui chassent de concert, comme s’il s’agissait d’un cerf ou d’un sanglier.

Dès qu’il se voit pris, l’animal se roule comme un manchon, opposent les pointes dont il est couvert aux dents de la meute. Un des