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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/39

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40 griffes et de dents dont tous les membres de l’assemblée ont pu voir les effets et dont plusieurs ont senti les étreintes, alors que, criblé de balles et mourant, il s’acharnait, malgré leurs efforts, sur le cadavre d’un parent ou d’un ami.

Quoique les Arabes soient peu impressionnables il est facile en ce moment de juger la valeur de chacun d’eux et la manière dont il se comportera pendant l’action.

Je dois leur rendre cette justice, que, même parmi les plus jeunes, et il y en a d’imberbes, on ne rencontre pas de fanfarons.

Cela tient, sans doute, à ce que chacun doit payer de sa personne et que ceux qui en sont reconnus incapables sont exclus de l’assemblée et restent au douar en buttes aux plaisanteries des femmes en attendant leurs malédictions, si, comme de coutume, le lion ne succombe pas sans faire quelques victimes.

Dès que les hommes qui ont détourné l’animal ont fait rapport des connaissances qu’ils ont pu avoir sur son sexe, son âge et son repaire, en le jugeant par le pied, on prend des mesures pour procéder à l’attaque.

À cet effet, les quêteurs se retirent à l’écart de l’assemblée, avec quelques vieillards à barbe blanche qui plient sous le poids des années,