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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/68

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seurs descendent tous ensemble dans la plaine d’après l’ordre suivant : en tête marche l’homme qui a donné le coup de grâce au lion, couvert de sa dépouille ; derrière lui, viennent trois mulets marchant de front et chargés :

Le premier, de deux blessés assis à califourchon ; le second et le troisième, des deux autres blessés tenant chacun l’un des morts dans ses bras, assis comme lui et devant lui à califourchon.

Le corps du lion, séparé par quartiers, marche au centre du cortège, suspendu à des branches d’arbres coupées à cet effet.

Arrivés au point où ils doivent se séparer pour rentrer dans leurs douars respectifs, les chasseurs sont reçus au milieu des cris de joie des sanglots et des trépignements, par une foule d’hommes, de femmes et d’enfants accourus de tous côtés au-devant d’eux.

Les hommes se mêlent à la troupe pour avoir des détails sur l’événement de la journée ; les femmes pleurent ou se réjouissent, suivant que ceux qui leur sont chers sont morts, blessés ou sains et saufs ; les enfants entourent et suivent, malgré l’effroi qu’il leur inspire, celui qui, couvert de la dépouille du lion, parcourt l’assemblée en marchant sur les