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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/69

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mains et en rugissant. Puis, lorsque tout le monde est enroué à force parler, de hurler, de sangloter et de rugir, on se prépara pour recommencer à la première occasion.

Voilà comment chassent, ou plutôt chassaient les Ouled-Meloul et les Ouled-Cessi.

Je m’explique.

Avant la prise d’Alger, c’est-à-dire à l’époque où l’Afrique, aujourd’hui française, était au pouvoir des Turcs, les beys de Constantine donnaient à ces deux fractions des titres qui les exemptaient de l’impôt et de toutes les autres charges pesant sur les autres tribus.

En outre de cela, ils leur payaient largement, et selon ce qu’elles leur avaient coûté d’hommes, les dépouilles des lions qu’ils tuaient et qu’ils envoyaient au pascha d’Alger, lequel les offrait un grand sultan.

Depuis que nous occupons le pays, les chefs de ces deux fractions ont eu beau présenter à l’autorité française les titres qui les protégeaient précédemment, on les a traitées comme les autres tribus, en les soumettant au payement des impôts, aux réquisitions et autres charges dont elles sont passibles.

Il y a plus encore : c’est que, lorsqu’il est arrivé que l’une ou l’autre de ces deux fractions a offert aux représentants du pouvoir en