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Page:Géraud - Le Voyage de Marie Stuart, Lefuel.djvu/10

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Ne peuvent arrêter l’audace
De ces nouveaux enfants des mers :
L’Écosse les appelle ; et de sa jeune Reine
Médicis elle-même ordonna le départ ;
Médicis l’a voulu : pour sa jalouse haine
Un jour est désormais un siècle de retard.
Il faut partir : Marie, en sa douleur amère,
Du sommet de la poupe un moment considère
Ces marins, ces soldats autour d’elle empressés,
Ces voiles où des vents vient mugir la colère,
Et ces créneaux flottants de canons hérissés.


Mais lorsque le léger navire
S’éloigna tout-à-coup de ces bords gémissants :
Lorsqu’elle vit s’enfuir et ce port qu’elle admire,
Et ces plaines dont le sourire
Accueillit ses plus jeunes ans ;
L’infortunée alors, cédant à ses alarmes,
Sentit son cœur pressé d’un grand désir de larmes ;
Et bien que résignée aux célestes décrets,