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Page:Géraud - Le Voyage de Marie Stuart, Lefuel.djvu/11

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Elle fit, en ces mots, éclater ses regrets :


« Terre des Lys ! ô doux royaume !
« Le plus beau, le plus riche après celui du ciel,
« Dans un de tes vallons, et sous un toit de chaume,
« Que n’ai-je dû la vie à quelque humble mortel !


« Là, bornant tous mes vœux à des moissons fertiles,
« Simple fille des champs, j’eusse ignoré toujours
« Les crimes du pouvoir, les discordes civiles,
« Et les lâches complots qui règnent dans les cours.


« Perfide Elisabeth ! implacable rivale !
« Hélas ! pourquoi ta flotte et tes nombreux soldats,
« En me fermant sur l’onde une route fatale,
« Ne viennent-ils me rendre à ces heureux climats !


« Adieu, brillant trésor d’honneur, de poésie,
« Domaine des beaux arts, asile des amours !
« Je ne te verrai plus, terre de courtoisie !
« Adieu France ! adieu mes beaux jours ! »