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Page:Géraud - Le Voyage de Marie Stuart, Lefuel.djvu/13

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Bientôt la voile s’enfle : une brise soudaine
Du vaisseau ranimé précipite l’élan ;
Et le dernier sommet de la côte lointaine,
Comme une vapeur incertaine,
Se perd dans l’immense Océan.
Durant cinq jours entiers une tempête affreuse
Menaça d’entourer la nef aventureuse
Où cette reine généreuse
Bravoit la colère du sort ;
Durant cinq jours entiers, dévouée au naufrage,
Marie, aimable fleur que tourmentoit l’orage,
Sous les vêtements du veuvage,
En silence attendit la mort.
Enfin, à la faveur d’une nuit tutélaire,
À travers mille écueils semés de toutes parts,
Elle échappe aux vaisseaux de l’impie Angleterre,
Et trompe la fureur de ces fiers léopards.


C’est ainsi que la jeune reine,
En butte aux pièges de la haine,