tion ou par pure vanité, de contracter des maladies mortelles. Tout en les faisant travailler régulièrement, méthodiquement, et sans lenteur, je leur fais éviter la précipitation, qui est plutôt nuisible qu’utile.
« J’ai soin aussi que leur travail soit entrecoupé de moments de repos.
« Je tâche enfin qu’ils soient constamment de bonne humeur, qu’ils n’aient rien à se reprocher les uns aux autres, et que l’avenir leur apparaisse sous un aspect riant. Je m’intéresse à leurs petites affaires ; je les engage à faire des épargnes, en leur faisant comprendre tout le bien qu’ils en retireront par la suite. L’espoir d’améliorer graduellement leur position leur donne du courage, et plusieurs de ceux que j’ai eus à mon service sont maintenant, grâce à l’accumulation de leurs épargnes, cultivateurs pour leur propre compte.
« Je fais en sorte d’éviter pour moi-même les embarras pécuniaires, et de toujours voir clair dans mes affaires. Depuis longtemps, j’ai l’habitude de ne pas faire de dettes. Cette coutume sauverait de la ruine un grand nombre de colons, qui, vaniteux ou imprévoyants, comme les grands seigneurs de vos villes, achètent chez le marchand tant qu’ils peuvent obtenir à crédit, sans s’inquiéter le moins du monde de la somme qu’ils auront à payer plus tard. Plus le délai se prolonge, plus cette somme augmente, car un grand nombre de marchands ne se font pas scrupule d’exiger un taux excessif d’intérêt. C’est encore là une des plaies de nos cantons, une des plaies les plus difficiles à guérir.
« Une des causes de l’insuccès d’un certain nombre