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JEAN RIVARD

comme on sait, déploie en tout pays une aptitude très-prononcée. Mais notre ami Pierre Gagnon ne savait ni valse ni polka ni même de quadrille, et ne pouvait, avec la meilleure volonté du monde, enseigner aux autres ce qu’il ne savait pas lui-même.

Il réussit parfaitement toutefois à s’en faire une amie qui ne l’abandonnait ni jour ni nuit, le suivait partout, au bois, au jardin, à la rivière, et montrait pour lui l’affection, l’obéissance et les autres qualités qui distinguent le chien.


XVII.

la récolte.


Je te salue, ô saison fortunée,
Tu viens à nous de pampres couronnée
Tu viens combler les vœux des laboureurs.
.................
La moisson mûre, immobile, abondante,
Appesantit sa tête jaunissante ;
Aucun zéphir ne vole dans les airs ;
Si quelque vent fait sentir son haleine.
Des vagues d’or se roulent dans la plaine.
.................
Des vagues d’or se roulent dans la plaiLéonard.


Ceux-là seuls qui tirent leur subsistance des produits de la terre comprendront avec quelle douce satisfaction, quelle indicible jouissance Jean Rivard contemplait ses champs de grain, lesquels sous l’influence des chauds rayons du soleil d’été, prenaient de jour en jour une teinte plus jaunissante. Depuis l’époque des semailles jusqu’à celle de la récolte chaque jour avait été pour lui plein de charme et