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Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, le défricheur, 1874.djvu/184

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LE DÉFRICHEUR.

XXIII.

la corvée.


Sans avoir le vaste génie de Napoléon, Jean Rivard semblait avoir la même confiance de son étoile.

Ainsi, dès qu’il eut obtenu la main de Louise, et avant même de connaître le résultat de sa prochaine récolte, il résolut de se bâtir une maison. Cette entreprise avait, comme on l’a déjà dit, été depuis longtemps le sujet de ses rêves. Bien des fois il en avait causé avec ses compagnons de travail, il en avait tracé le plan sur le papier ; et les divers détails de la construction, les divisions du bâtiment, les dimensions de chaque appartement, le plus ou moins de solidité à donner à l’édifice, et plusieurs autres questions de même nature occupaient son esprit depuis plus d’un an. Aussi, au moment dont nous parlons, son plan était-il déjà parfaitement arrêté.

Toutes les pièces destinés à la charpente de l’édifice avaient été coupées, équarries et tirées sur la place ; et en revenant de Grandpré, Jean Rivard avait acheté à Lacasseville les planches et les madriers, la chaux, les portes, les fenêtres et les ferrures nécessaires à la construction.

Quant au bardeau pour la toiture, il avait été fait à temps perdu par nos défricheurs durant l’hiver et les journées de mauvais temps.

Jean Rivard engagea d’abord les services d’un tailleur qui en trois ou quatre jours aidé de ses deux