suivantes, car les études philosophiques et scientifiques convenaient à la tournure sérieuse de son esprit ; il se laissait même entraîner à faire des plans pour l’avenir, à bâtir des châteaux en Espagne comme on en bâtit à cet âge, lorsqu’un événement survint, qui renversa tous ses projets : le père Baptiste Rivard mourut.
Ce décès inattendu produisit une révolution dans la famille Rivard. Quand le notaire eut fait l’inventaire des biens de la succession et que la veuve Rivard eut pris sa part de la communauté, il fut constaté que le patrimoine de chacun des enfants ne s’élevait qu’à une somme de quelques cents piastres.
Jean, qui avait fait une partie de ses études, était censé avoir reçu quelque chose « en avancement d’hoirie, » et ne pouvait équitablement prétendre aux mêmes avantages pécuniaires que chacun de ses frères et sœurs. Sa part d’héritage à lui ne s’éleva donc en tout et partout qu’à la somme de cinquante louis.
Il lui fallait, avec cette somme, et vivre et s’établir.
II.
choix d’un état.
S’il est dans la vie d’un jeune homme une situation pénible, inquiétante, c’est bien celle où se trouvait alors le pauvre Jean Rivard.
Il avait dix-neuf ans ; la pensée de son avenir devait l’occuper sérieusement. Ne pouvant s’attendre