dans d’autres fourneaux, puis la marteler. Mais on peut employer la fonte, telle que tu la vois ici, à la fabrication d’une foule d’objets pour lesquels elle suffit.
Nos trois amis continuèrent leur promenade à travers la fonderie. Partout la fonte en fusion coulait dans les rigoles ou tombait dans de grands vases, et des ouvriers la versaient ensuite dans les moules ; en se refroidissant, elle prenait la forme qu’on voulait lui donner : ici, on fondait des marmites, des chenets, des plaques pour l’âtre des cheminées ; là, des corps de pompe, ailleurs des balustrades et des grilles.
— C’est d’une façon semblable, dit M. Gertal, mais avec un mélange ou alliage de plusieurs métaux qu’on fond les canons, les cloches d’airain, les statues de bronze.
— Que je suis content, dit Julien, de savoir comment se fabriquent toutes ces choses et d’en avoir vu faire sous mes yeux ! Mais, ajouta-t-il en soupirant, que de peine tout cela coûte ! quel mal pour avoir seulement un pauvre morceau de fer ! Quand je pense que les petits clous qui sont sous la semelle de mes souliers ont été tirés d’abord de la terre, puis fondus dans les hauts-fourneaux, puis martelés et façonnés ! Que c’est étonnant tout de même, monsieur Gertal !
— Oui, Julien, répondit le patron. On ne se figure pas combien les moindres objets dont nous nous servons ont coûté de travail et même de science ; car les ingénieurs qui