On quitta l’Auvergne et on entra dans le Lyonnais. M. Gertal fit remarquer aux enfants qu’on était dans l’un des départements les plus industrieux de la France, celui du Rhône. Aux environs de Lyon, nos trois amis firent un détour et passèrent au milieu de villages animés ; Julien demanda le nom de cet endroit. — C’est le mont d’Or, dit M. Gertal ; un joli nom, comme tu vois. Ne le confonds pas avec la montagne que nous avons vue en Auvergne, non loin de Clermont, et qui s’appelle le mont Dore. Sais-tu qu’est-ce qui fait la richesse de ces villages où nous sommes ? Ce sont des chèvres que les cultivateurs élèvent en grande quantité. Dans aucun lieu de la France il n’y a autant de chèvres sur une si petite étendue de terrain. On en compte des milliers.
— Des milliers ! dit Julien, mais je n’en vois pas une. Nous en avons vu tant au contraire, en Auvergne, galoper sur les montagnes ! Elles étaient bien jolies.
— Elles étaient fort jolies en effet, mais le cultivateur n’élève point les chèvres seulement pour leur gentillesse : c’est surtout pour le lait et les jeunes chevreaux qu’elles donnent. Eh bien, pour donner du lait, les chèvres n’ont pas un besoin absolu de galoper sur les montagnes. Quand on les place dans des